Une crème dépilatoire XVIIIe (1769)

« L’espèce de bain qui exerce le plus souvent le baigneur, est le bain de propreté : on le prend par délices en pleine santé ; aussi les gens riches & sensuels ont ordinairement chez eux ce qu’on appelle l’Appartement des bains, qui n’a uniquement que cette destination […]
[…] alors le baigneur commence ses frictions.
La première est, (lorsqu’on la demande) celle de la pâte dépilatoire, dont voici la formule […]
[…] pour éprouver si le dépilatoire est à son point, on trempe dedans une plume avec ses barbes ; si en retirant la plume, les barbes quittent sans effort, il est comme il faut.
Pour appliquer la pâte aux endroits où il en est besoin le baigneur met un gant ; il laisse travailler le dépilatoire pendant sept minutes à la montre, au bout duquel temps prenant une éponge trempée en eau chaude, il le lave & l’ôte entièrement ; puis mettant une mitaine de baigneur, il frotte par-tout avec un mélange d’eau & de son, après quoi il fait une immersion d’eau chaude, la versant par la nuque du col, elle se répand sur tout le corps ; ensuite avec sa mitaine & de la poudre d’amandes amères délayées en eau chaude, il frotte par tout : l’effet de cette dernière pâte est de rendre la peau douce ; celle qui suit est excellente […]
On ne prend guères ces bains qu’un ou deux jours de suite, & de temps à autre. »

Extrait de : Art du perruquier , contenant la façon de la barbe, la coupe des cheveux, la construction des perruques d'hommes et de femmes, le perruquier en vieux et le baigneur-étuviste, par M. de Garsault (1769)

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